Neptune, huitième planète du Système solaire, gravite sur une orbite quasi circulaire à environ 4,5 milliards de kilomètres du Soleil
qu'elle met 165 ans à parcourir. Son plan équatorial est incliné de
près de 30° par rapport au plan de son orbite. Bien que trois fois plus
petit que Jupiter, Neptune est une planète géante qui est composée à 99 % d'hydrogène et d'hélium. Avec un diamètre de 49.520 kilomètres, Neptune est à peine plus petit qu'Uranus. Cependant, sa masse est légèrement supérieure, de l'ordre de 17,2 fois celle de la Terre (contre 14,5 fois pour Uranus), ce qui lui confère la masse volumique moyenne la plus élevée des planètes géantes (1,76 g/cm3). Comme Neptune est notablement moins massif que Jupiter ou Saturne, donc moins "comprimé" par la gravité, il contient une plus grande proportion d'éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium.
La découverte de Neptune eut un très grand
retentissement au XIXe siècle. Elle fait date dans l'histoire des
sciences car elle marque le triomphe de la mécanique céleste : le calcul
permettait de découvrir un objet situé à plus de 4 milliards de
kilomètres de la Terre ! Dès la fin du XVIIIe siècle, les astronomes
eurent de la peine à accorder les observations d'Uranus avec ses
positions calculées. Alexis Bouvard, astronome à l'Observatoire de
Paris, fut un des premiers à remarquer les "irrégularités" du mouvement
d'Uranus. Grâce en particulier à François Arago, l'idée qu'un corps
inconnu perturbait son orbite se fit alors jour, et, indépendamment,
l'Anglais John Couch Adams en 1843 et Urbain Jean Joseph Le Verrier en
1846 calculèrent la position et la masse de ce corps avec une précision
suffisante pour permettre sa découverte dans la constellation du Verseau.
La prédiction d'Adams fut peu exploitée :
l'université de Cambridge ne possédait pas de cartes à jour de la
constellation du Verseau, et les collègues d'Adams n'aidèrent pas
beaucoup ce nouveau chercheur, qu'ils considéraient comme trop jeune
pour pouvoir faire une telle prédiction. En revanche, le 23 septembre
1846, le jour même de la réception d'une lettre de Le Verrier, Johann
Gottfried Galle découvrait la nouvelle planète à l'observatoire de
Berlin, à moins de 1 degré de la position prédite. Par un curieux hasard
de l'histoire, deux cent trente-trois ans auparavant, Neptune était
angulairement proche de Jupiter pendant l'hiver de 1612 à 1613, et Galilée,
observant Jupiter le 28 décembre 1612 et le 22 janvier 1613, avait fait
figurer Neptune sur ses croquis, pensant qu'il s'agissait d'une étoile.
Objet de huitième magnitude, donc invisible à l'œil nu, Neptune se présente au télescope
comme un disque bleu-vert d'un diamètre apparent de l'ordre de 2
secondes d'angle ; on discerne très difficilement quelques marques dans
son atmosphère.
Les satellites
Avant le survol de Neptune par la sonde Voyager-2, seuls deux satellites, Triton
et Néréide, étaient connus. Ils sont dits irréguliers car leurs orbites
sont insolites : Triton a un mouvement rétrograde sur une orbite très
inclinée par rapport au plan équatorial de Neptune, et Néréide gravite
sur une orbite fortement excentrique.
En 1989, les images prises par Voyager-2 ont révélé six nouveaux
satellites qui forment un système régulier tournant dans le sens direct
sur des orbites circulaires et peu inclinées.
Triton a été découvert le 10 octobre 1846 par
William Lassel, dix-sept jours seulement après la découverte de la
planète elle-même.
Les anneaux
Comme les autres planètes géantes, Neptune possède
des anneaux, mais ceux-ci sont très particuliers : ils présentent en
effet des arcs de matière. La découverte de ces arcs depuis la Terre
grâce à l'observation d'occultations
d'étoiles en 1984 et 1985 a conduit à modifier le programme de
Voyager-2 afin de mieux étudier l'environnement de Neptune. La sonde a
ainsi révélé que la planète était entourée d'un système complet
d'anneaux ténus sertis d'arcs brillants.
Les astronomes se sont longtemps demandé pourquoi
Saturne semblait être la seule planète entourée d'anneaux. La mise en
évidence, en une décennie, d'anneaux autour de Jupiter, d'Uranus et de
Neptune a montré que ce phénomène était naturel autour des planètes
géantes. Cependant, ces quatre systèmes d'anneaux sont bien différents
les uns des autres : qu'il s'agisse d'anneaux, de satellites ou de
planètes, le système solaire présente une stupéfiante diversité
d'aspectsL'atmosphère
L'envoi par Voyager-2 d'ondes radio à travers
l'atmosphère a permis de sonder cette dernière et de compléter les
observations effectuées dans le visible, l'ultraviolet et l'infrarouge.
Comme Uranus, Neptune possède une atmosphère
réductrice, riche en hydrogène (contrairement à la Terre, qui possède
une atmosphère oxydante, riche en oxygène) ; elle contient environ 25 %
d'hélium et au moins 1 % de méthane. La couleur bleue de cette planète est en grande partie due à l'absorption de la lumière rouge par le méthane. Dans la haute atmosphère, à une pression de l'ordre de quelques hectopascals, les molécules de méthane (CH4), dissociées par le rayonnement solaire, se recombinent pour former des hydrocarbures tels que l'éthane (C2H4) et l'acétylène (C2H2),
qui ont été détectés par Voyager-2. Plus bas, à un niveau de l'ordre de
1.300 hectopascals, le méthane se condense en cristaux de glace. Encore
plus bas, à 3.000 hectopascals, la présence d'une couche opaque de sulfure d'hydrogène (H2S) est suspectée. Il n'est pas impossible que de l'ammoniac (NH3)
soit aussi présent à ce niveau. Les détecteurs infrarouges de Voyager-2
ont mesuré une température moyenne de - 214°C (59 K). Les régions
équatoriales et polaires ont approximativement la même température ; les
zones intermédiaires sont plus froides de quelques degrés. Là où
l'éclairement du Soleil est maximal actuellement, c'est-à-dire à ces latitudes intermédiaires, le gaz
monte et se refroidit, comme sur Uranus. Vers l'équateur et les pôles,
il redescend, est compressé et réchauffé. Quand on fait le bilan de
l'énergie renvoyée par Neptune dans l'espace, on constate que la planète
émet 2,7 fois plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du Soleil. L'origine
de ce surplus d'énergie n'est pas encore élucidée.
Huit jours avant le survol de Neptune, Voyager-2 a
détecté à intervalles réguliers des "bouffées" d'ondes radio, premières
manifestations du champ magnétique de la planète. Comme celui-ci est engendré par des courants électriques se déplaçant à grande profondeur, les scientifiques en ont déduit une période de rotation
interne égale à l'intervalle entre deux bouffées (16 h 7 min). Neptune
est légèrement aplati du fait de sa rotation. Mesuré à un niveau de
pression de 1.000 hectopascals (la pression au niveau de la mer sur
Terre), le rayon polaire est légèrement inférieur au rayon équatorial :
24.340 et 24.764 kilomètres, respectivement.
Magnétosphère
Neptune possède une magnétosphère dont l'axe du dipôle magnétique est incliné à 47° par rapport à l'axe de rotation. Il est aussi asymétrique
: la source du champ magnétique n'est pas localisée dans le noyau, mais
à mi-chemin entre le centre et l'extérieur de la planète. Quand
Voyager-2 a survolé Neptune, le pôle magnétique
pointait à moins de 20° de la direction du Soleil, et la sonde a
pénétré dans la magnétosphère de Neptune par le cornet polaire, là où
les particules du vent solaire
peuvent s'enfoncer profondément avant d'être repoussées. C'était la
première fois, à l'exception de la Terre, qu'une telle région polaire
magnétique était explorée par une sonde spatiale. Ces observations sont
très importantes pour mieux connaître les magnétosphères des planètes.
Celle de Neptune est la moins intense du système solaire : le long de
l'équateur magnétique, là où les particules chargées sont le plus
concentrées, Voyager-2 n'a trouvé que 1,4 proton
ou particule plus lourde par centimètre cube, soit trois fois moins
qu'autour d'Uranus et trois mille fois moins qu'autour de Jupiter.
L'instrument ultraviolet a détecté une aurore
(beaucoup plus faible que celles qui ont été observées autour des autres
planètes géantes) et une légère luminescence diffuse du côté nuit de
Neptune.
Caracteristiques ( sources CNES)
Neptune | Terre | Ratio Neptune/Terre | |
Diamètre | 49 528 km | 12 756 km | 3,88 |
Masse | 102,4.1021 t | 5,9.1021 t | 17,15 |
Densité moyenne | 1,64 | 5,52 | 0,30 |
Période de rotation | 16 h 06 min | 23 h 56 min | 0,67 |
Période de révolution | 60 189 jours, soit 164 années terrestres | 365 jours terrestres | 164,79 |
Durée du jour solaire | 16 h 06 min | 24 h | 0,67 |
Gravité | 11,15 m/s2 | 9,8 m/s2 | 1,14 |
Nombre de satellites naturels | 13 | 1 | --- |
Système d'anneaux | Oui | Non | --- |
Orbite | |||
Aphélie | 4 545 millions de km | 152 millions de km | 29,88 |
Périhélie | 4 444 millions de km | 147 millions de km | 31,22 |
Distance maximale de la Terre | 4 687 millions de km | --- | --- |
Distance minimale de la Terre | 4 305 millions de km | --- | --- |
Clichés réalisés a Lyon entre 2015 et 2016 avec un Mak 180/2700 + APN et Cmos planètaire
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